Tree of Life
Le nouveau film (tant attendu) de Terrence Malick, est très contemplatif.
Dès les premières minutes, le travail sur le son et les images nous frappe. C'est peut-être la chose qui ne nous fait pas regretter d'avoir vu ce film acquérir la palme d'or.
Tree of Life est un nom qui convient parfaitement à cette fiction, car l'arbre en est l'un des sujets principaux.
On croit que celui-ci va se dérouler en chapitres, mais Malick traite plutôt son sujet comme le défilement ou le voyage de la pensée d'un être humain, peut-être dans l'esprit de Sean Penn, qui n'a qu'un petit rôle. La clef se trouve peut-être ici. Celui-ci est subdivisé en plusieurs parties, mais il n'y a pas de symétrie parmi celles-ci, comme dans un film comme 2001, l'Odyssée de l'espace (1968), de Kubrick.
On a pu le rapprocher à 2001, l'Odyssée de l'espace, peut-être à cause de l'importance que Malick a l'air de porter à la recherche des origines, et à certains passages qui ne tire leur intérêt que par leur plastique. Pour ma part, l'atmosphère biblique (plus marquée ici, déjà par la citation de Job qui ouvre la fiction) qui traverse tout le film serait plus à rapprocher aux Moissons du Ciel (Days of Heaven, 1978) du même cinéaste la nuée d'insectes notamment y fait clairement écho, ainsi que le titre, qui appelle une référence du même type. D'autre part, ce bain mystique impose peu de dialogues, mais surtout des réflexions sur Dieu, la vie et la mort.
On a pu lire souvent que le sujet de Tree of Life était le rapport d'un fils et d'un père, le second maltraitant le premier, ceci est assez réducteur. Les parties narrant l'histoire de cette famille américaine dans les années 50 nous mettent en premier lieu assez mal-à-l'aise, lorsque l'on constate la relation de dureté qu'entretien le père avec ses trois fils. Dans ces séquences, on retrouve le mysticisme à travers le personnage de la mère, incarné par Jessica Chastain, toujours filmée et éclairée comme une sainte - presque magnifiée par le réalisateur- qui nous ferait presque penser à Marie-Madeleine, de par sa chevelure et, chose étonnante, son rapport au lavement des pieds.
Dernières
remarques: Le mélange de tant de musiques la bo d'Alexandre Desplat mélangée à
celle de grands compositeurs classiques n'est peut être pas très heureux; il est frappant de voir à quel point le fils blond, joué par
Laramie Eppler, ressemble à Brad Pitt; ce film aurait pu se diviser en deux films différents, ou continuer à l'infini- je crois d'ailleurs qu'il a été coupé assez conséquemment.
Tree of Life semble compliqué et difficilement accessible pour un spectateur lambda. Certains éléments sont durs à cerner, à intégrer dans une narration linéaire en plus des parties traitant de l'évolution du monde, surtout à la fin, comme lorsque l'on voit une mariée, deux corps dans un champs. D'autres éléments reviennent aussi souvent, comme la bougie bleue, ou la porte. D'ailleurs, on temdans à trop attendre: que l'un des personnages meure, la fin (il y a de nombreuses fausses images conclusives, comme le vol de l'oiseau dans le ciel bleu). Même à la fin, on ne sait pas trop qui est qui (quel fils est incarné par Sean Penn, lequel est mort, ).
Bref, la forme de Tree of Life est magnifique, mais le contenu, quant à lui, s'adresse à un public qui a envie de se questionner et de se sortir des habitudes spectatorielles dans lesquelles il est régulièrement plongé avec les films à grand public habituels.