Toi, moi. les autres
Le revival de la comédie musicale française!
Cette petite comédie politico-musicale sans prétention est bien agréable à regarder. Même si certains moments semblent invraisemblables, ils rentrent quand même dans la fiction (la fin). La critique politique est acerbe et assez jouissive à l'encontre de Brice Hortefeux, et n'édulcore pas l'injustice du système et la dureté avec laquelle les sans-papiers sont renvoyés dans "leur pays".
Aussi, Leïla Bekhti prouve qu'elle est véritablement le meilleur espoir féminin de l'année et qu'elle n'a pas volé son César.
Quelques défauts sont pourtant à souligner: le jeu de Benjamin Siksou, qui restera toujours meilleur chanteur qu'acteur; les premières images du début du film - défaut de tout le cinéma français actuel, ou effet de mode - à savoir que certaines séquences sont filmées caméra à l'épaule et qu'il y a un peu trop de mouvement, ce qui n'est pas très agréable à regarder... ça marche pour certains films, mais là non; ainsi que quelques moments elliptiques dans la narration.
Néanmoins, j'espère que ce nouvel élan donné à la comédie musicale en France ne se concrétisera pas sous cette forme-là, car c'est quand même toujours un plus d'avoir des chansons originales, ou du moins, si ce sont des chansons connues du répertoire français, il faudrait carrément être dans l'exagération, en mettre partout ou peut-être encore plus les réorchestrer.
Dans ce film-ci, on dirait que la réalisatrice a peur de perdre les spectateurs et n'insère que quelques moments d'attractions dans son film. Ce sentiment n'a pourtant pas lieu d'être, car il est rondement mené: les personnages et leurs relations sont bien présentés dès le début. Et le tout est utile, et certains moment même assez intelligemment sous.entendu (notamment la façon dont est montrée que le père, ainsi que la fiancée n'arrivent pas à rentrer dans la musique de leur (futurs) conjoints.): il n'y a pas d'enrobage inutile ni de mouvement de caméra superflu, et les dialogues sont plutôt bien, avec quelques répliques qui ressortent du lot ("dis, quand on tombe amoureux, ça fait mal?" dit Agib à sa grande sur).
Enfin, il ne faut pas oublier le générique de début, qui est vraiment très sympa.